L'orpailleur de la Parole

mardi 10 décembre 2019

L'importance des premières et dernières paroles de Jésus (partie 1)


Évangile de Matthieu : Première parole de Jésus

Matthieu 3 :15 : « Jésus lui répondit : laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste.»
Le contexte de ce passage nous apprend que Jésus, venant auprès de Jean le Baptiste pour se faire baptiser est confronté à presqu’un refus de la part de son cousin. Ce dernier affirme, au contraire, que c’est lui qui devrait être baptisé par le Seigneur, considérant qu’il avait proclamé auparavant qu’il n’était même pas digne de porter ses souliers (Matthieu 3 :11). La réponse de Jésus est riche en enseignements :
En disant à Jean le Baptiste d’arrêter de s’opposer à son baptême (« laisse faire maintenant »), Jésus voulait montrer à son cousin que son désir d’être baptisé par lui n’était  pas un acte  irréfléchi. Il ne fallait pas qu’il  continue à refuser cette requête, car ce que Jésus lui demandait de faire venait du Père. 
Pour appuyer ce qui vient d’être affirmé, dans un autre passage des Évangiles, Jésus lui-même n’a-t-il pas affirmé d’une manière indirecte que c’était la volonté du Père ce baptême de Jean lorsqu’ il a posé la question suivante aux principaux sacrificateurs, aux scribes et aux anciens qui lui demandaient de quelle autorité  il agissait comme il le faisait ?

« Jésus leur répondit : Je vous adresserai aussi une question; répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses. Le baptême de Jean venait-il du ciel, ou des hommes? Répondez-moi. » (Marc 11 :29-30)

En disant aussi à Jean le Baptiste : « car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste » Jésus  lui disait clairement que non seulement c’était la bonne chose à faire selon la volonté du Père mais que c’était aussi la seule façon  choisie par Dieu pour que sa justice ('le salaire du péché, c'est la mort', Romains 6:23) soit accomplie sur terre tout en sauvant l'humanité.
Pour commencer, le mot 'juste' de ce verset (Matthieu 3:15)vient du mot grec 'dikaiosunê' . Ce mot grec, selon la concordance de Strong ( 'The New Strong's Expanded Exhaustive Concordance of the Bible, Red letter edition, au numéro 1343) donne comme explication pour ce mot apparaissant dans Matthieu 3:15 ceci (en anglais): 'Whatever has been appointed by God to be acknowledged and obeyed by man'. En français, cela pourrait être traduit ainsi: quoique ce soit qui ait été commandé par Dieu lequel s'attend à ce que ce soit accepté et obéit par l'homme.  Donc, pour Jésus, en tant qu'homme, accomplir tout ce qui est juste, était de se faire baptiser par Jean. Pourquoi?, en voici l'explication: Tout le monde sait que Dieu est bon, certes, mais Dieu est juste et saint aussi. Parce qu'il est juste et saint et que le salaire du péché, c'est la mort (Romains 6:23) , pour sauver l’humanité du péché, Dieu, dans sa grande bonté, désirait  pourvoir lui-même un agneau sans taches (sans péchés) pour mourir à notre place. En se faisant baptiser par Jean le Baptiste, Jésus, en tant qu’homme, a voulu officiellement s’identifier dès le début de sa vie publique à cet agneau de Dieu sans taches (sans péchés) mais qui devait prendre sur lui tous les péchés du monde.

« Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. » (2 Corinthiens 5 :21)

Jean le Baptiste ne lui résista plus car il avait compris et accepté ce que Jésus venait de lui dire. Ce n'est pas étonnant alors que le lendemain du baptême de Jésus, alors qu’il se trouvait avec deux de ses disciples (André et un autre disciple qui n’est pas nommé) lesquels sont devenu plus tard  des disciples de Jésus, il a dit en voyant Jésus (voir Jean, chapitre 1, verset 36) :
« Voici l’agneau de Dieu »

Dans un autre ordre d’idée, c’était aussi  la volonté de Dieu (du Père) que tous les descendants de Jacob (y compris Jésus) soient baptisés par Jean le Baptiste  pour les préparer à la venue imminente du Royaume de Dieu :
« Il (Jean le Baptiste) disait : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. »
Le baptême de Jean était ainsi précédé par une confession des péchés  (voir Matthieu 3 :6) de chaque juif sincère. En effet, Dieu n’admettait pas l’hypocrisie (Matthieu 3 :7-12). Après la confession sincère de leurs péchés, ceux qui étaient allés à Jean le Baptiste étaient ensuite baptisés (immergés) dans l’eau pour le pardon de leurs péchés. Jésus n’avait pas de péchés, certes, mais il indiquait déjà, par ce geste significatif, au tout début de son ministère, qu’il avait accepté de prendre tous nos péchés en son corps sur le bois (la croix) :

« lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. » (1 Pierre 2 :24)

 Il y aurait peut-être un rapprochement ou parallèle à faire ici entre le baptême de Jean et la consigne que Dieu a donnée à Moïse pour préparer le peuple avant qu’il reçoive les dix commandements :

« Et l’Éternel dit à Moïse : Va vers le peuple; sanctifie-les aujourd’hui et demain, qu’ils lavent leurs vêtements. Qu’ils soient prêts pour le troisième jour; car le troisième jour l’Éternel descendra, aux yeux de tout le peuple, sur la montagne de Sinaï » Exode 19 :10-11

Dieu voulait que le peuple, sous le leadership de Moïse, se sanctifie ou se purifie  avant d’inaugurer l’Alliance (celle qu’on surnomme l’Ancienne Alliance) associée aux Dix Commandements. Aussi, d’une manière similaire, Dieu a voulu sanctifier par la repentance, la confession des péchés et le baptême d’eau tous ceux qui venaient à Jean le Baptiste lequel annonçait que le royaume de Dieu était  proche. Ce royaume ou Nouvelle Alliance allait être établi par la mort sacrificielle de Jésus sur la croix et sa résurrection.

En conclusion pour cette première partie, la première parole de Jésus dans l'Évangile de Matthieu met en lumière l'idée que la priorité de Dieu pour l'humanité était de la sauver en envoyant son Fils unique mourir sur la croix pour nous tous. Donc, dès le tout début de sa vie publique et pour obéir à son Père, Jésus est venu se faire baptiser par Jean le Baptiste pour lui signifier qu'il était cet agneau de Dieu  qui enlève les péchés du monde et que sa mission de préparer le chemin du Seigneur et d'aplanir ses sentiers (Matthieu 3:3) était de ce fait pratiquement terminée.